Home » Contrat, mutuelle, équipement: les livreurs des applications de « quick commerce » mieux lotis?

Contrat, mutuelle, équipement: les livreurs des applications de « quick commerce » mieux lotis?

  • par l0hd7
Contrat, mutuelle, équipement: les livreurs des applications de "quick commerce" mieux lotis?

Contrairement aux distributeurs des plateformes d’ubérisation, ceux des applications « fast trade » ne sont pas payés à la livraison. Ils sont sous contrat et disposent même d’un véhicule de travail.

Livreurs en CDI, mobilité propre ou assurance côté pile, pression et contrats flous côté front : si le « fast trade » est pour un champ social laissé en friche par les plateformes d’ubérisation, l’avenir dira si ce modèle se présente plus vertueux il survit.

Nous offrons des conditions de travail compétitives par rapport à tout ce qui existait avant », se targue Henri Capoul, le patron de Cajoo, l’expert français de la livraison rapide à domicile.

Les « dark stores » (supermarchés sans clients) offrent en effet un certain nombre d’avantages auxquels les livreurs ne sont pas habitués : contrats et mutuelles donc, mais aussi évolution professionnelle, équipement personnel, téléphones et vélos ou scooters électriques fournis, sanitaires, voire remise. . bons de réduction.

Le fonctionnement est à peu près le même partout : des préparateurs de commandes sillonnent ces « dark shops » puis des coursiers livrent une poignée d’articles en un temps record.

« Lorsqu’une célèbre enseigne de pizza promettait de livrer en moins de 30 minutes, le taux d’accidents des livreurs augmentait, rappelle Berker Yagci, le patron de Getir en France. 10 minutes, c’est notre temps moyen, mais nous ne communiquons jamais sur nos délais de livraison. « .

« Il faut aller le plus vite possible, mais pas à tout prix », confirme Leo, qui a troqué son vélo cargo pour le scooter électrique Getir. « Ils ne nous paient pas en liquide à la livraison, c’est plus sûr. »

Des livreurs salariés, un « frein à la rentabilité »

Des livreurs salariés, un "frein à la rentabilité"

« Lorsque vous êtes travailleur autonome, vous n’avez pas d’assurance. Là, je suis couvert, je cotise pour une retraite », compare également Barry. À Cajoo, cependant, ce n’est que temporaire.

Il nous assure que la pression pour respecter les délais est « énorme » et rappelle que Frichti proposait au départ des contrats à durée indéterminée massifs avant de se remettre à son compte.

Le patron de Getir reconnaît que son modèle pourrait « évoluer dans le futur »… « Nous sommes dans une zone grise », explique-t-il. « Il faut adapter des règles conçues pour d’autres modèles. » La législation doit refléter ce besoin de changement. »

Elus du personnel en approche

Elus du personnel en approche

« Les salariés leur permettent d’adhérer à des syndicats et d’obtenir progressivement plus de mesures de protection », explique Karine Sanouillet, experte du commerce de détail. « La question de la représentation est centrale.

Le patron de Getir dit avoir déjà défini une convention collective et souhaite « intégrer les partenaires sociaux » prochainement. « Le siège social de Cajoo dispose déjà d’un CSE et maintenant nous allons faire de même pour les sites opérationnels. Nous faisons bien les choses », ajoute Henri Capoul.

Les dirigeants disent aussi qu’ils augmentent le quart de nuit et le travail le mieux rémunéré le dimanche, respectant ainsi les conventions collectives.

Des entreprises qui « naviguent à vue »

Des entreprises qui "naviguent à vue"

Pourtant, les salariés « sont divisés dans (les accords collectifs du) marché de l’épicerie, de la vente à distance ou de la logistique par exemple, moins protecteurs que l’accord de la grande distribution », déplore Carole Desiano (FO).

« Ces cases sont lancées, on navigue à la vue », ajoute-t-il, déplorant l’existence dans certaines des clauses de mobilité qui permettraient à l’employeur de résilier unilatéralement les contrats.

Dans l’entreprise qui l’emploie, Mehdi a dû accepter de renoncer à l’augmentation de salaire de nuit. Ce livreur anonyme, qui s’estime menacé par son activité syndicale, regrette également d’avoir été embauché comme livreur alors qu’il travaillait comme « agent polyvalent ». Par conséquent, ils nous paient moins ».

« Le matériel n’est pas en bon état », critique Karim, un préparateur de commandes qui reproche à Getir de favoriser l’ouverture de nouveaux magasins. « Ça a marché les premiers mois, mais tous les véhicules ont maintenant un problème », confie-t-il devant un scooter avec un pneu crevé.